vendredi 4 décembre 2015

Calendrier de l'Avent - 4 Décembre, et coup de mou

Je commence par le bon souvenir du jour (le restant de l'article n'étant pas particulièrement joyeux, ne le lisez pas sauf si vous en avez vraiment envie). J'avais pris cette photo à mon boulot, le jour où je suis passée de plongeuse à cuistot. Il n'y avait pas trop de cuisine à faire sur le départ, mais c'était impressionnant d'arriver au travail et de se retrouver à tout gérer ! Comme mon surnom était classe, ça valait le coup d'en garder une trace.

Et oui, Lara Croft, rien que ça !
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Aujourd'hui, journée un peu spéciale puisque c'est le jour de la chimiothérapie. C'est aussi un jour particulier car j'ai un coup de mou. J'essaye de les éviter, grâce au magasin ou aux loisirs par exemple, mais des fois ça ne suffit plus. Je n'ai jamais été capable de supporter la solitude, aussi loin que mes souvenirs remontent. C'est pour ça que j'aimais autant les peluches petite, et que j'aime autant mes animaux de compagnie maintenant.

Ce que je vis en ce moment me pèse car je suis la personne qui va bien, et de ce fait, je perds de mon intérêt aux yeux des gens. Attention, il ne s'agit pas d'une course à la popularité, c'est simplement que je ne trouve plus de vocabulaire pour écrire ce que je ressens ; une accumulation d'indélicatesses plus ou moins graves à droite à gauche qui me plombe et génère une solitude importante. Ce n'est pas vraiment d'intérêt que je manque je pense, mais de considération. Attention bis, je ne veux faire culpabiliser personne en écrivant ses lignes, j'ai besoin de soulager ce que j'ai sur le cœur (c'est à ça que sers un journal, après tout) parce que je n'arrive pas à en parler de vive voix. Ça se bloque, ça coince et je me mets à pleurer, aucun intérêt donc. De toutes les façons, je vise des gens qui ne lisent pas ce blog.

L'état de Vincent ne s'améliorant pas vraiment, voire même pas du tout depuis deux semaines, cela joue aussi fortement sur mon sentiment d'abandon. Nous n'avons plus d'échanges ou de complicité. Je me sens très seule, et ce qui ressort de ça, c'est que je suis égoïste de penser à mes états d'âme alors qu'il est malade. Vous comprenez l'idée? c'est un cercle sans fin. Tu n'es pas malade, ce n'est pas à toi d'être aidée. Le pire, c'est que je partage ce point de vue et que je passe mon temps à me le relancer dans la tête, du coup j'ai le moral en berne. Une fois encore, c'est quelque chose que je ne peux pas me permettre.

Je suis un peu déçue, j'arrivais à tenir la barre jusque là, mais je commence à manquer de force. Écrire ces quelques lignes m'aide déjà à y voir plus clair sur comment retourner sur le droit chemin et reprendre mon souffle. Je suis fière d'avoir su aider Vincent jusqu'alors. Je me rends compte maintenant que certains choix n'ont pas été les bons, mais je veillerai à moins me tromper par la suite. Être forte pour lui n'est pas un fardeau, c'est une mission de tous les jours.