lundi 30 novembre 2015

Boï'Day, Baléades, nouvelles et convictions variées

Hier, dimanche, nous avons profité du Boï'Day avec Vincent. Julien nous a amené dans l'antre des bêbêtes à écailles pour une demie journée où nous en avons pris plein les yeux. Les animaux que nous y avons vu sont les plus beaux que nous ayons pu observer. Ça valait vraiment le coup de prendre la route et de galérer un peu avec le fauteuil roulant car on s'est régalé. On a fait une première visite shopping pour prendre des kilos de substrat pour Chili (le boa de Vincent), ainsi qu'une racine pour son terrarium. J'ai pour ma part trouvé un livre sur les axolotl, non pas que j'en reprenne un jour, mais c'est la première fois que je voyais un vrai doc sur ces amphibiens donc je n'ai pas résisté. Puis finalement, après une petite pause gastronomique (au Mcdo quoi), on est repassé réserver un animal. De la réservation, on est passé à l'achat ! Retour à la maison avec un serpent au nom imprononçable mais aux jolies couleurs : le python brongersmai. Il n'a pas de prénom pour le moment, on médite.

Avec nos beaux maillots du Boï'Day !
Le petit gars, qui attend d'être baptisé
Note ; Il est dans le salon, non il ne se balade pas. C'est un serpent semi-fouisseur, il ne sera donc pas visible en dehors de la tête qui dépasse. Pas d'inquiétude à avoir pour ceux qui ont peur donc.

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Toujours dans les petites sorties du moment, jolie surprise ce matin organisée par Elsa, Angélique et Julien. Petite trempette aux Balnéades idéale pour se détendre même si c'est toujours pesant d'être regardées comme des extra-terrestres là-bas (moins de 70 ans, tatouages et cheveux colorés obligent !). On continue ce soir en allant au restaurant tous les cinq, et on tente sans le fauteuil roulant.


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Par ailleurs, pour être un peu plus sérieux et faire un point sur Vincent, il y a des hauts et des bas. Certaines journées se passent très bien, du moins aussi bien que ça peut être en ce moment, et d'autres sons vraiment compliquées. La motricité n'est pas au top, mais ce qui pose le plus de problème à Vincent c'est son extinction de voix. C'est frustrant pour lui de ne pas pouvoir faire de phrase. A ce propos, il ne peut pas prendre d'appels, donc n'hésitez pas à passer par moi ou à privilégier le SMS. Il a investi dans un nouveau portable et le garde sur lui donc il répondra tôt ou tard. Aussi, je travaille de 14h à 19h la plupart du temps, et je ne peux pas décrocher. J'ai vu que j'avais eu pas mal d'appels, promis je vais vous relancer. Le matin, c'est le meilleur moment pour nous joindre (pas trop fatigués, et à la maison). Enfin, Vincent a une séance de chimiothérapie ce vendredi.

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Pour conclure le petit texte du jour, je reviens sur le dernier article de mon précédent blog où je parlais de mon envie de devenir flexitarienne. Pour simplifier dans les conversations courantes, je dis que je suis végétarienne -ce qui n'est pas le cas. Je mange beaucoup moins de viande qu'avant, mais il m'arrive d'en consommer occasionnellement (ce n'est donc pas végétarien au sens strict). Comme ça m'agace un peu qu'on me demande pourquoi je mange ou non telle ou telle chose, je résume la conviction d'une façon simple : je ne mange plus de produits de la mer (sous aucune forme), et je ne mange plus aucune viande si celle-ci ne correspond pas à un certain critère d'exigence (viande française étant le premier, bio le second, etc.). 

En parler ce matin avec les filles m'a soulagée, parce que quand on prend ce genre de décision, on est jugé de tous les côtés ; ceux qui trouvent ça débile, ceux qui ne s'y intéressent pas vraiment, ou à l'inverse ceux qui trouvent que ça n'est jamais assez (les communautés végétariennes ou végétaliennes sont hyper exigeantes, et démotivantes au possible, du coup je fais mon mic-mac dans mon coin, et j'ai la satisfaction personnelle de me dire que je consomme "mieux", pour moi, pour nous et pour la planète).

Je suis donc une flexitarienne engagée ! Vous voilà prévenus ! :)

Ps; Merci à ma maman et aux amis qui font plein d'efforts pour nous cuisiner des plats sans viande. C'est très délicat de votre part, et jusque là on se régale ! 

dimanche 22 novembre 2015

Games Workshop

Depuis début octobre, je suis devenue la remplaçante de Vincent. Je prends temporairement son poste de manager de la boutique Games Workshop d'Orléans en attendant la fin de sa convalescence. Je commence à être à l'aise malgré un début plutôt crispé. Je ne sais pas grand chose des figurines, et la perspective de gérer un magasin aussi spécialisé en n'y connaissant presque rien était pour le moins effrayante. Mon souhait en prenant ce poste était de maintenir le magasin à flots, mais aussi d'assurer le relais Vincent-magasin, magasin-Vincent. C'est plus facile pour lui d'avoir un œil sur ce qui se passe, mais aussi de coacher sur la gestion du magasin à sa façon si c'est moi qui m'y trouve.

J'ai donc suivi une formation sur l'entreprise, sa façon de voir les choses et les méthodes à utiliser. Grâce à Édouard et Marion, qui se sont relayés pour me briefer, j'ai appris des tas de techniques et d'informations en un temps record. J'avoue qu'aujourd'hui encore, il ne se passe pas une journée sans découvrir un truc par-ci par-là, mais ils m'ont fourni une solide base et de bons outils me lancer. Il faut ajouter à ça la participation de Benoit (qui remplaçait Vincent avant moi) qui a donné de son temps et de son énergie pour me montrer le fonctionnement de la boutique et de la caisse - et oui, à part celle du musée qui avait deux touches, je n'en avais jamais touché ! Merci beaucoup à eux.

Après quelques jours à étonner le monde (une femme dans un Games Workshop est encore une espèce rare semble-t-il), j'ai fini par me faire adopter des clients. Je pense que mon côté débutant y est pour beaucoup car je me donne à fond, du mieux que je peux en tous cas, pour faire un maximum d'activités et y participer. Si moi, totale inculte, je peux le faire, alors tout le monde peut se lancer. Au final, ça marche bien et la petite communauté qui gravite au magasin est soudée.

J'aurais beaucoup aimé avoir un emploi de ce type dans d'autres circonstances. J'adore aller travailler et ce qu'on fait en boutique, mais les raisons pour lesquelles j'ai ce poste m'empêchent pour le moment d'apprécier pleinement cette expérience. Ceci dit, ce travail est de loin le meilleur et le plus complet que j'ai pu avoir. Je ne me fais aucune illusion là-dessus, et même si je ne peux pas dire que je suis "heureuse", je peux me contenter d'un énorme "je suis plus que satisfaite de cette opportunité professionnelle" (plus formel, il n'y a pas !).

Le travail, ça occupe l'esprit. Et se sentir utile, ça aide à garder le moral.

Par ailleurs, je remercie chaleureusement et de tout mon cœur M. Elmes Duo qui a été à nos côtés dès le début en se rendant disponible, et qui m'a fait pleinement confiance. J'espère être à la hauteur des attentes de l'entreprise, et ce aussi longtemps qu'on aura besoin de moi. Motivation !

vendredi 20 novembre 2015

Fin de la radiothérapie


Aujourd'hui, le 20 novembre, Vincent va à l'hôpital pour une nouvelle chimiothérapie par injection, mais aussi pour la dernière séance de radiothérapie. On y est, les 30 rendez-vous sont passés (28 pour être exacte, car il y a eu un jour férié et un jour de maintenance). C'est assez bizarre de se dire que c'est déjà terminé, les 6 semaines se sont écoulées très vite.

Maintenant qu'il ne reste "que" les chimiothérapie, on va pouvoir s'organiser un peu différemment et tirer les meilleurs aspects possibles de la situation. Comme la radiothérapie est terminée, on va pouvoir couper les cheveux de Vincent (on ne pouvait pas jusqu'alors car il fallait garder les cheveux restants pour que le masque de radiothérapie reste parfaitement ajusté) et se débarrasser de ce look footballeur extra-terrestre ! C'est déjà un bon point et ça attirera un peu moins l’œil - c'est pas hors du commun les messieurs chauves, alors que les coupes asymétriques bizarres, si.

Également, comme on ne va plus l'emmener à l'hôpital, ça veut dire qu'il n'y aura plus d'infirmière à 6h45 ou d'ambulanciers à 8h. Les infirmières vont pouvoir passer plus tard, et nous dormir un peu plus longtemps. C'est un énorme plus car les nuits de Vincent sont toujours relativement courtes, et qu'un peu de rab ne sera pas de refus (pour moi itou).

Ça veut aussi dire plus de temps ensemble le matin, et ça va sans dire que c'est le meilleur aspect de la fin de ce traitement. Ce n'est pas facile tous les jours pour lui de me supporter, et vice-versa, mais c'est aussi révélateur de la force des sentiments et de tout ce qu'on est capable d'endurer par amour pour quelqu'un. Même si on ne s'exprime pas pareil, on se comprend, on sait. Malgré tout, dans le fond et sous la croûte de complications et d'épreuves, on est bien, on s'aime.

jeudi 19 novembre 2015

Noël arrive !

Vincent et moi avons décidé de passer le réveillon de Noël seulement tous les deux car cette fin d'année est un peu spéciale. On fera la fête avec tout le monde en léger différé car nous avions besoin d'un peu de temps à nous (mais on fera la fête quand même, pas d'inquiétude !). C'est un bien très précieux, et ça permet de ne pas de focaliser sur le négatif, au moins pendant quelques heures.

Comme j'ai repris le magasin de Vincent (et que je suis loin de lui arriver à la cheville en terme de gestion), je ne savais pas trop comment cumuler emploi et préparation du réveillon. Du coup, il a décidé qu'on mangerait un repas italien pris chez le traiteur. Une très bonne initiative.

Je suis allée passer la commande mardi matin, pour le 24 décembre, à la Petite Italie -un très bon traiteur en bas du Faubourg Bannier. RDV à 8h le matin du 24 pour récupérer le super menu qui nous sera concocté. Je n'ai pas encore tout le détail, mais juste pour le plaisir, voilà ce qu'on sait du menu :
  • Entrée ; Trio d'entrée avec charcuterie, fromages et antipasti
  • Plat pour Vincent ; encore la surprise pour le moment !
  • Plat végétarien pour moi : Lasagne courge-châtaigne-pousse d'épinard.
  • Fromages et salades
  • Dessert : Tiramisu aux marrons glacés.
Je ne sais pas pour vous, mais je pense qu'on va se régaler. Maintenant plus qu'à contacter le Père Noël pour lui faire part de nos cadeaux rêvés, et l'affaire sera dans le sac.


mardi 17 novembre 2015

Nostalgie

Hier, nous avons reçu les photos prises avec l'appareil photo jetable qu'on avait acheté pour la Guadeloupe cet été. Elles sont vraiment chouettes, on ne s'attendait pas à tant (comme quoi, l'argentique c'était pas si mal !). Cependant, j'avais déjà le moral en berne hier matin, et la réception des photos a apporté son lot d'émotions contradictoires. C'est super de les avoir, surtout que je vais pouvoir montrer certaines choses qu'on n'avait que dans notre mémoire à la base, mais c'est aussi un coup dur. C'était en août, il y a quelques mois seulement. Comment les choses ont pu tourner mal à ce point et si peu de temps ? La vie aux Antilles était si légère !

Soline sous-marine (espèce rare!)

Bébé Requin

Bébé Requin un peu plus près

Bébé Requin file vers d'autres aventures

La Raie

Une des nombreuses tortues

D'un peu plus près

L'épave

à bord

au jus (sous une grosse pluie d'ailleurs)
C'était un super voyage. Bon, ce n'était pas le Vietnam comme Vincent aurait aimé, mais je pense que la Guadeloupe a fait ses preuves en destination sportive et exotique. Ça se défend pour une petite île. Je m'arrête là pour ce message, je n'ai pas trop envie d'aller dans le déprimant de bon matin. Soleil, eau chaude et insouciance ; la belle vie quoi !

lundi 16 novembre 2015

vendredi 13 novembre 2015

Évolution dans le traitement

Hier, le 12 novembre, le traitement de Vincent a été modifié. Certaines informations données un peu plus tôt sont donc différentes ; la chimiothérapie quotidienne en comprimés (Témodal) est suspendue jusqu'au 15 décembre. En effet, Vincent a son niveau de plaquettes trop bas et le traitement devient donc dangereux. Il fait une pause pour le moment, le temps de se remettre. La radiothérapie et la chimiothérapie par injection continuent normalement. Par ailleurs, un des médicaments quotidien de Vincent (Médrol) a son dosage revu à la baisse.

mardi 10 novembre 2015

Les questions

Depuis le 3 septembre, vous avez été très nombreux à nous poser des questions sur notre situation, sur la maladie, sur ce qu'il faut faire etc. J'ai répondu à beaucoup de monde, mais je dois bien reconnaître qu'au bout d'un certain temps à redire les mêmes choses, j'ai un peu baissé les bras et laissé mon téléphone dans un coin. Elsa a fait le relais pour les amis d'Orléans, Ingrid pour la famille de Vincent et ma mère pour ma famille, mais au final, certaines personnes que j'aime n'entraient pas dans la boucle. Au final, les premières personnes que j'ai contacté n'avais pas eu d'information depuis "Vincent est à l'hôpital", et je me suis sentie à la fois très bête de les avoir laissée de côté, mais aussi très démotivée à l'idée de tout expliquer à nouveau - d'où cet article.

De quelle maladie s'agit-il ? ;

Vincent a une tumeur au cerveau de grade 4, soit un glioblastome multiforme. Le site de l'association GFME est très complet et pourra vous renseigner plus que moi.

Comment l'a-t-on découvert ? ;

Comme vu dans le premier article, nous sommes allés chez le médecin pour une consultation anodine concernant des migraines et des vomissements. La motricité était déjà touchée à ce moment-là (perte d'équilibre, faiblesse dans la jambe droite). 

Comment fait-on au quotidien ? ;

Cette question est la plus dure pour moi. Honnêtement il n'y a pas de réponse toute faite car un jour tout peut aller bien, et l'autre être catastrophique. Nous avons beaucoup d'aide grâce à ma mère qui passe une fois par semaine pour faire un point médicament et un point ménage (on ne va pas se mentir, ça n'a jamais été mon point fort...). On est aidé aussi sur le ravitaillement, pour ce qui est purement logistique. Maintenant, mentalement, c'est un peu plus dur. Je ne m'étends pas sur les mauvais moments car je sais que Vincent ne veut pas que je parle de ça sur Internet, mais globalement, il y a des passages un peu compliqués qui méritent pas mal d'attention, de patience et de réactivité. L'alimentation a aussi changé (beaucoup moins de sel et de sucre, un peu plus de protéines, liste d'aliments à proscrire, etc.). La partie la plus ardue dans la "vie de couple" c'est que Vincent ne dort pas la nuit, du coup je suis fatiguée et on en revient à mon irritabilité assez balèze. La première sortie en fauteuil roulant m'a un peu impressionnée aussi ; le regard des gens est assez particulier, sans aller jusqu'à analyser chaque personne croisée. On se sent observé -cependant, on a appris depuis longtemps que le fameux regard des autres n'a pas à dicter notre vie.

Comment se passe le traitement ? ;

Vincent a un traitement en 3 temps ; il va quotidiennement à l'hôpital pour faire une séance de radiothérapie, laquelle est précédée d'une prise de chimiothérapie en comprimés. Ensuite, il y a une chimiothérapie par injection toutes les deux semaines. A la maison, il y a bien sûr des médicaments à prendre en complément pour le confort et contrer les effets négatifs des traitements à l'hôpital. En plus de ça, nous avons une infirmière qui passe tous les matins, et Vincent a deux séances de kiné par semaine. Globalement ça se passe bien. Vincent a perdu du poids et des cheveux, mais il n'est pas plus malade ou nauséeux. Les effets secondaires des traitements sont pour le moment limités (et c'est tant mieux !). Il y a d'ailleurs une bonne amélioration de la motricité et de la concentration.

Est-ce que je peux aider ? ;

Oui. Je répète la première info donnée début septembre ; j'ai besoin d'aide pour les courses. On nous aide déjà en récupérant les courses au Drive quand ma mère n'est pas là, mais il y a des denrées qui s'épuisent vite et que je ne peux pas gérer toute seule, la faute à pas de permis. Avouez que ramener les packs de liquides sans voiture, c'est pas franchement cool. Du coup, lorsque vous passez à la maison, n'hésitez pas à amener avec vous l'un des articles suivants ;

  • pack de lait écrémé (si possible bio).
  • pack d'eau minérale Vittel, Évian, Hépar ou Thonon (eaux les moins riches en sodium).
  • pack d'eau minérale gazeuse Perrier (moins riche en sodium également).
  • jus de fruits (100%).

Le reste ça se gère tranquillement avec les passages au Drive. Pour l'aide un peu moins ciblée sur les courses, il y a pas mal de choses à faire aussi. Je remercie très chaleureusement tous ceux qui se relayent pour me récupérer au travail ou m'amener jusqu'au tramway quand il n'y a pas de voiture disponible. L'aide au déplacement c'est un confort qui nous apporte beaucoup d'air frais (comme la sortie au Salon du Chat de ce weekend ou le centre commercial hier).

Aussi, vos petits messages et vos petites attentions nous mettent du baume au cœur. On s'excuse si on ne répond pas à chaque fois, mais nous sommes touchés. Ça fait partie de ce que j'appelle le soutien moral, appellation bien pragmatique mais qui cache une vraie aide de fond sans laquelle les choses seraient plus difficiles encore.

Je m'arrête là pour les questions, il y en aura peut-être d'autres à ajouter, mais je pense qu'on couvre la base.

vendredi 6 novembre 2015

Adoption

A la base, je ne comptais pas écrire d'article sur nos agissements secrets pour avoir un nouveau compagnons après le départ de Gaïa.

Premièrement parce que je suis assez susceptible en ce moment ; les remarques du type "ah bah on se débarrasse pas d'un animal pour en prendre un autre", ça ne serait juste pas passé. A aucun moment on ne s'est débarrassé de Gaïa, c'est simplement incompatible d'avoir un chien et une personne diminuée à la maison ces temps-ci.

Deuxièmement, je n'avais pas encore parlé de cette envie d'adopter un chat à mes parents, et je voulais éviter de le faire indélicatement. Au final, mon père a deviné tout seul (chapeau bas!). Du coup, pas besoin de faire des cachotteries.

Et enfin, le vide affectif laissé par un chien ne saurait être compensé par des Bernard-l'Hermite (projet sur le moyen terme), c'est donc vers le chat que nous nous sommes tournés. Pour moi, pour Vincent, mais aussi pour notre gros Flagada qui se sent bien seul depuis le départ de sa grande copine.

A Orléans, lorsqu'on souhaite adopter un chat, il y a une association sur laquelle on peut compter : l'APCLO. L'association recueille, soigne, stérilise, socialise et fait adopter des chats des rues, abandonnés, malades, etc. En bref, elle vole au secours des petits félins de la ville qui ont besoin d'une nouvelle famille. Nous avions déjà pris un chat chez eux, Milk, et même notre Flagada vient d'une association similaire sur Paris (il était là avant qu'on déménage sur Orléans). Même si Vincent aimerait chat Bengale et moi de Sphynx, les envies de races disparaissent devant le besoin des petits greffiers.

Milk
Grâce à la gentillesse de Monique, j'ai pu avoir un RDV en dehors des heures d'accueil (en effet, l'association reçoit sur RDV sauf le samedi où la visite est libre, mais je travaille le samedi). J'ai rencontré les chatons. J'avais déjà un faible pour Pénélope sur leur site. Une fois que je l'ai vue, plus de doute possible, c'était la petite minette qu'il nous fallait ; une petite chose fragile, mignonne et dynamique ! Elle revient de loin, et elle a envie de vivre. Cette phrase m'a touchée, aussi bateau que cela puisse sembler, ça a fait mouche. C'est sans doute ce que j'avais besoin ou envie d'entendre.



Cette petite dame ne fait pas de clin d’œil sur toutes les photos, c'est simplement qu'il lui en manque un. Elle n'a pas eu une vie facile pour un chaton. Nous avons mis toutes les chances de notre côté pour qu'elle se sente bien avec nous, et que tout l'amour qu'on pourra lui apporter compensera son passé douloureux. Nous pourrons aller l'adopter mercredi 11 novembre. Les jours fériés du mois de novembre auront eu une valeur symbolique cette année ; notre Gaïa qui part pour de nouveaux horizons, et Luz qui rejoint notre foyer.

Luz? J'avais pourtant dit Pénélope ! Nous avons choisi un nouveau prénom pour la demoiselle, inspirée d'une des amoureuses (pas si) secrètes de Vincent; Michelle Rodriguez. Dans le film Machete, elle joue une rebelle borgne nommée Luz. Voilà pour la petite histoire.

mercredi 4 novembre 2015

Forever Young


"May God bless and keep you always
May your wishes all come true
May you always do for others
And let others do for you
May you build a ladder to the stars
And climb on every rung
May you stay forever young
Forever young, forever young
May you stay forever young.

May you grow up to be righteous
May you grow up to be true
May you always know the truth
And see the lights surrounding you
May you always be courageous
Stand ypright and be strong
May you stay forever young
Forever young, forever young
May you stay forever young.

May your hands always be busy
May you feet always be swift
May you have a strong foundation
When the winds of changes shift
May your heart always be joyful
And may your song always be sung
May you stay forever young
Forever young, forever young
May you stay forever young."


mardi 3 novembre 2015

Gaïa

Dimanche 1er novembre, notre chienne Gaïa a été adoptée par Pascal et Marie-Laure. Même si c'est difficile de se séparer d'un animal aussi attachant que notre berger allemand, c'était de très loin la meilleure solution et je suis sûre que sa nouvelle famille sera parfaite ; de vrais amoureux des bêtes, avec une maison et un jardin adéquat pour que notre bébé puisse se dégourdir autant les pattes qu'elle le souhaite. Ça fait un vide à la maison, même notre gros chat Flagada la cherche partout ! Cependant, c'est beaucoup plus calme et plus simple pour gérer les absences à la maison. Hôpital, travail et chien en appartement ne font pas bon ménage. Notre dernière petite balade ensemble avait un goût doux-amer, un mélange de tristesse due à la séparation et de bonheur de savoir qu'une belle vie l'attend. Nous, on n'a pas d'enfant, mais c'est tout comme grâce à nos animaux. Je t'aime Gaïa, et nous ne t'oublierons jamais. Merci pour tout le bonheur que tu nous a apporté depuis ta naissance, le 11 juin 2011.

Premier Jour
Dernier Jour

Le 3 Septembre 2015


Je commence ce blog un 3 novembre 2015, soit 2 mois tout pile après que ma vie ait pris un drôle de virage, d'où le titre de cet article. Je possède déjà un blog, bien rempli en quelques mois d'existence. Je l'aime toujours, mais j'ai essayé à plusieurs reprises d'écrire dessus sans succès. Quelque chose a changé, et mon "Muchachoses" appartient désormais au passé (paradoxalement, la dernière entrée sur ce blog date du 2 septembre). Le blog bilingue sur ma ville, Orléans, idem. Je garderai les interviews car les concernés m'ont donné de leur temps, mais je n'ai plus envie d'avancer ce projet.

J'ouvre ce blog comme on ouvre son journal intime ou son carnet de bord ; j'ai besoin d'écrire, de partager sans avoir d'auditeur en face de moi. J'écrivais dans un bloc-notes jusque là, mais ça n'est ni pratique, ni utile, car personne ne le lit. Écrire ici, c'est un peu comme pousser la porte du cabinet de son psychologue ; on parle, on dit ce qu'on a sur le cœur, et on en sort plus léger. Il ne s'agit pas pour autant de créer un espace de rédaction déprimant ne traitant que de choses tristes. C'est simplement parler de ma vie, telle quelle est maintenant. Il y a des hauts et des bas, des passions et des désillusions, et surtout, des remises en question. Au vu de la situation, mes textes pourront paraître égoïstes. Je n'ai pas tellement envie de me justifier sur le sujet, je préfère prévenir cependant.

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Le 3 septembre 2015, après avoir tenté de joindre notre médecin traitant sans succès, nous nous sommes rendus chez SOS Médecins. Le rendez-vous n'a pas duré longtemps, et malgré un calme plutôt apaisant, le mot de la fin fut d'aller directement aux urgences. Vincent, mon mari, avait été malade cette semaine là, rien d'alarmant à première vue, mais qui méritait d'être contrôlé tant c'est inhabituel pour lui. Après une attente interminable, on nous annonce qu'il ne sortira pas de l'hôpital ce soir, qu'il doit passer des tests. Sans avoir aucune idée de ce qui se passe en dehors de "faut vérifier la tête", on a senti le vent tourner. Je ne saurais pas expliquer ce qu'on ressent dans ce moments-là exactement, le fameux mauvais pressentiment qui arrive de temps en temps, on est convaincu que quelque chose va arriver et que ça ne sera pas bon.
Après quoi, on a attendu les résultats des tests. On a su assez vite -le lendemain ou le surlendemain, il faudrait que je vérifie- que Vincent souffrait d'une tumeur au cerveau, expliquant les nausées et les pertes d'équilibre de la semaine passée. On nous a expliqué alors que les tumeurs au cerveau se divisait en 4 catégories, une échelle de 1 à 4 tout bêtement, 1 étant un stade bénin, 4 étant l'état malin le plus agressif. C'était un premier coup dur à encaisser. Évidemment, impossible de savoir à quel type de tumeur on a affaire pour l'instant ; il faut pratiquer des examens approfondis (une biopsie du cerveau) pour en savoir plus.

Les résultats sont arrivé le 23 septembre. 3 semaines d'attente pour apprendre qu'on avait affaire à un grade 4, un glioblastome multiforme. J'ai arrêté de noter ce que je ressentais à partir de cette date, en dehors des infos sur les médicaments que Vincent devais prendre et le contact d'un kiné. C'était dur de ne pas pleurer lors du rendez-vous des résultats. Au final, sur le coup j'entends, le stress l'a emporté sur la tristesse. Mon père avait presque perdu connaissance au début du mois lorsqu'on a appris qu'on parlait de tumeur au cerveau, et je savais que ma mère n'allait pas pouvoir retenir ses larmes. Au final, me dire que je devais tenir pour les autres a été la vraie raison qui m'a poussée à ne jamais pleurer.
J'ai tenu longtemps, très longtemps. Hors de question de me laisser abattre devant Vincent qui ne s'était laissé aller qu'une fois depuis le début de cette histoire. Je lui ai dit que je ne voulais pas pleurer, parce que si je commence à pleurer, je ne saurais plus m'arrêter. Au final, j'ai craqué la semaine dernière et ça a duré 2 jours. C'était pas la joie, mais avec le recul de quelques jours, je crois que c'était vital pour ma santé mentale.

Si Vincent est aigri à juste titre, je suis devenue infernale. Tout m'énerve, je n'ai plus aucune patience et les choses qui me gênaient avant me sont désormais insupportables. A l'inverse, les éléments positifs de notre vie, nos passions et nos centres d'intérêts, prennent beaucoup plus de place et sont notre bouée de sauvetage pour traverser un océan plutôt agité. S'il nous est impossible d'être neutre, nos mauvais comme nos bons côtés sont exacerbés. On apprécie encore plus nos films, nos jeux, nos proches, nos animaux, etc.


Pour compléter l'illustration ci-dessus, je fais un premier aparté. J'ai toujours aimé Big Fish. C'est un film qui m'a toujours fait rire, rêver et pleurer -pas par tristesse, mais d'émotions mitigées. Je sais qu'il a été vivement critiqué pendant un temps, mais moi il me plait. Quand j'étais au lycée, ma prof d'Arts me disait souvent que je ressemblais au héros sur pas mal de points. J'étais plutôt flattée car il est très cool ce héros, mais maintenant, je m'identifie bien plus aux personnages qui l'entourent et l'adorent. C'est Vincent, et ce qu'il représente pour moi, qui est Edward Bloom. Moi je veux bien être tous les autres. Pour terminer sur Big Fish, la maladie d'Edward m'a toujours parue être un prétexte un peu larmoyant pour traiter du vrai sujet du film, à savoir renouer les liens entre un père et son fils. A vrai dire, je vois ça d'un autre œil maintenant, et cela donne une nouvelle profondeur à un film qui me tenait déjà beaucoup à cœur.

Je reviens au sujet plus sérieux, instigateur de ce blog et de ce billet. Je dois conclure dans tous les cas car je pars au travail dans peu de temps. Mais si je peux donner un premier conseil aux personnes qui pourraient traverser cette épreuve, ou quoi que ça soit de similaire, ça serait de continuer à vivre. Tout est différent, tout est affecté ou altéré, mais les fondements mêmes d'une vie de couple sont inchangés, et vous laisser abattre serait la pire des choses à infliger à votre aimé(e). Même si au fond on sait que le temps et compté, il n'y a aucune raison de se priver d'avoir des projets, des envies, ensemble. Chaque minute compte, make the best of it.